Trop souvent méconnu des usagers de la voirie, le panneau M12 est un « cédez-le-passage » pour les cyclistes.
Mais attention, il permet aux cyclistes de passer quand le feu est rouge, si les conditions le permettent et s’ils s’engagent dans la direction indiquée par la ou les flèches jaunes !
Nous pouvons parler d’une autorisation conditionnelle de franchissement d’un feu rouge.
Il y a 2 conditions à respecter :

1. Le piéton est prioritaire
2. Les véhicules engagées qui ont le feu vert sont prioritaires.

En cas d’absence de ce panneau, la règle classique s’applique soit 135 € d’amende en cas de non-respect du feu.

A vélo, cela permet de se décaler par rapport au flux des autres véhicules et d’éviter ainsi certains conflits particulièrement dangereux comme ceux avec les véhicules lourds en mouvement tournant.

Historique

Expérimenté en France à partir de 2008, il est entré dans le code de la route avec le décret du 12 novembre 2010 autorisant les maires à mettre en place ce dispositif. L’arrêté du 12 janvier 2012 a ensuite défini la « signalisation visant à autoriser un mouvement directionnel pour les cyclistes dans les carrefours à feux » : ce peut être soit un feu clignotant réservé aux cycles (R19), soit un panonceau (M12), plus propice à la généralisation du dispositif.

Cette signalisation facilite la circulation tout en satisfaisant aux exigences de sécurité de la circulation pour tous les utilisateurs de la voirie. Selon les chiffres nationaux, depuis 2010, le trafic vélo augmente entre 10 et 15% chaque année sans fléchir.

Comment ça fonctionne ?

Ces panneaux permettent aux cyclistes de s’engager à une intersection, sans s’arrêter au feu, s’il n’y a pas de danger. Le feu rouge devient un cédez-le-passage pour les cyclistes pour la ou les directions indiquées.

Les piétons restent bien entendu prioritaires : le cycliste doit céder le passage aux piétons qui traversent la chaussée. Il doit également céder le passage aux voitures de la voie rencontrée qui ont le feu vert. Après avoir effectué un rapide contrôle, les cyclistes peuvent donc continuer leur route sur les carrefours signalisés.

Où est installé le panonceau M12 ?

Les 2 objectifs de l’installation de ces panneaux

1/ Faciliter la circulation des vélos

Afin de développer l’usage du vélo, particulièrement dans les zones embouteillées, l’installation des panneaux M12 vise à faciliter la vie des cyclistes : cela permet de gagner du temps tout en limitant les efforts liés à un redémarrage.

Du fait de la vitesse modérée d’un cycliste à l’arrivée d’un carrefour, cela laisse le temps d’apprécier la situation sans imposer d’arrêt obligatoire. Alors qu’un feu tricolore oblige à attendre et plus d’énergie pour repartir.

2/ Décaler les cyclistes aux feux rouges

En permettant d’avancer au feu rouge, le M12 évite que l’usager à vélo ne redémarre simultanément d’une voiture ou d’un camion qui pourrait ensuite tourner.

Cette situation est accidentogène, car le vélo se retrouve potentiellement dans l’angle mort du véhicule, sans protection. Le M12 permet d’éviter ce cas de figure.

Que dit le Code de la route ?

Voici la définition, dans sa version initiale en 1967 : “Panonceaux d’autorisation conditionnelle de franchissement pour cycles (M12)

Les panonceaux M12 sont toujours associés à un signal lumineux de circulation tricolore. Ils constituent une signalisation distincte, au sens de l’article R. 415-15 du code de la route, destinée exclusivement aux cyclistes.

Lorsque le signal lumineux impose l’arrêt, un panonceau de type M12 autorise les cyclistes à franchir la ligne d’arrêt du feu pour emprunter la direction indiquée par la flèche en respectant la priorité accordée aux autres usagers.”

Quels sont les droits et les devoirs du cycliste avec un M12 ?

Les vélos doivent respecter une règle simple : il s’agit du même cas de figure qu’un cédez-le-passage.

Par conséquent, les piétons qui traversent la chaussée sont prioritaires et le cycliste doit également céder le passage aux voitures de la voie rencontrée qui ont le feu vert.

Qui décide de l’installation d’un panneau M12 ?

Ce sont directement les collectivités territoriales qui décident. Ainsi on retrouve plus de M12 dans les villes qui ont une politique favorable aux mobilités douces. Elles ont la responsabilité d’estimer les carrefours sur lesquels l’utilisation de M12 est possible.

Les services de voirie de la mairie, parfois aidés par des associations, vont étudier au cas par cas l’installation de cette signalisation selon :

#1 la covisibilité entre les usagers,

#2 l’importance du trafic (et les écarts de vitesse moyenne),

#3 la configuration et les trajectoires respectives.